COMMUNIQUÉ – PHILIPPE ANDRIEU

candidat aux élections législatives, 3ème circonscription


Par voie de presse, l'Association des Maires Ruraux de France interroge les candidats aux législatives sur un certain nombre de points. Attaché à la ruralité et au rôle des élus locaux, dont je fais partie moi-même, j'ai souhaité y apporter les réponses ci-dessous.
Philippe Andrieu

  1. Défendre la commune et la liberté municipale, principe constitutionnel, expression primordiale de la démocratie

La commune est l'échelon de proximité de notre système démocratique. Les Maires et leurs conseils municipaux, souvent issus de la société civile en particulier en milieu rural, sont sans doute l'instance la plus représentative de la population d'un territoire.

Elle correspond aussi à l'échelle de communauté sociale la plus ancienne et la plus forte. Le principe de la commune doit donc évidemment être préservé, et celle-ci doit avoir non seulement la liberté, mais également les moyens, d'agir pour son territoire.

  1. Porter les positions des élus ruraux dans les instances locales et nationales en conservant notre indépendance vis-à-vis des pouvoirs et partis politiques ;
  2. Représenter et soutenir les élus ruraux dans leurs actions ;

Le parlement est composé de l'Assemblée Nationale, élue au suffrage direct, et du Sénat, élu par les représentants des collectivités. La voix des communes est donc naturellement portée au Parlement par le Sénat, et j'ai toute confiance en nos sénateurs actuels, Gisèle Jourda et Sébastien Pla, dont je
suis proche et avec qui j'entends travailler en vrai partenariat, pour jouer ce rôle pleinement.

La parole des Maires, en tant que maillons représentatifs de la chaîne démocratique, mais aussi de par leur expériences et compétences sans égal, me seront évidemment un apport précieux, en tant que Député, pour comprendre et défendre les attentes du territoire. Je m'engage ainsi à être réellement présent à leurs côtés au quotidien, sur le terrain, comme je le suis déjà aujourd'hui en tant que conseiller régional.

  1. Agir pour le maintien et le développement de services au public adaptés aux besoins et se mobiliser pour les défendre ;

Les services publics sont l'un des piliers de la République.

Je défends depuis toujours leur existence, leur maintien, et leur développement. Je suis fortement attaché à l'égalité d'accès à ses services publics sur TOUS les territoires. L'éducation, la santé, la protection des populations, sont des besoins auxquels seule la puissance publique peut répondre dans l'efficacité et l'égalité ; il s'agit d'ailleurs d’un point central du programme du Nouveau Front Populaire. Ces services ont évidemment un coût : je l'assume comme étant une dépense prioritaire, et comme un outil de redistribution.

Mais je les considère surtout comme une source de création de richesse, de meilleure qualité de vie, et comme un précieux moyen de développement pour les territoires ! Cela concerne en particulier la ruralité, pour laquelle je défends, comme Raphaël Glucksmann, l'idée d'un « bouclier rural », pour réaffirmer, et financer, les principes républicains d’égalité territoriale et de proximité.

  1. Développer une image positive et dynamique de la ruralité ;

J'ai grandi à Cépie, dans une famille d'exploitants viticoles ; j'y vis toujours, j'en suis Maire depuis 2008.

La ruralité, sa culture, ses traditions, c'est l'histoire de ma vie : j'en suis fier, je l'aime. Je me retrouve pleinement dans cette « image positive et dynamique de la ruralité », la défendre sera au cœur de mes combats à l'Assemblée Nationale.

  1. Œuvrer pour un aménagement équilibré, juste et concerté des territoires métropolitains et d’outre-mer, en prenant en compte sur les spécificités et les atouts du monde rural ;

Le principe même de l'aménagement du territoire est précisément d'être un outil de développement et d'équilibre au service d'un pays. Derrière cette notion d'équilibre réside toute la difficulté : où positionner le curseur, entre développer et préserver, entre égalité et équité, entre présent et avenir ?

C'est justement dans la concertation que cette réponse est à chercher, et si l'aménagement du territoire est une réflexion à grande échelle, elle ne peut s'envisager sans l'implication forte des échelons locaux dans les décisions prises.

  1. Faire appliquer l’égalité républicaine effective entre les citoyennes, les citoyens des campagnes et des villes et favoriser une société inclusive ;

L'égalité est un principe fondateur de la République, l'un des trois mots de notre devise.

Dans aucun domaine, les inégalités et discriminations sont acceptables : dans aucun domaine, l'idée de « citoyens de seconde zone » n'est acceptable.

Je défends donc, et c'est pour moi un véritable combat, cette égalité entre chaque citoyenne, chaque citoyen. Je pense ici à l'égalité homme-femme, à l'inclusion des personnes handicapées, à la lutte pour la laïcité, contre les discriminations telles que le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie ; et je pense aussi aux inégalités, aujourd'hui bien réelles, selon son lieu de résidence.

On ne naît pas avec les mêmes chances dans les Corbières, au Viguier, ou à Toulouse, et je ne peux m'y résoudre.

Certains parlent de « droit à la Métropole », je défends plutôt un « droit à la ruralité » : les jeunes de nos campagnes qui le souhaitent ont le droit d'avoir accès à la culture, aux études longues, à l'avenir professionnel dont ils rêvent ! Mais ça leur est plus difficile, de facto. Les y aider est indispensable, et je suis convaincu que c'est une des clés, face, par exemple, au problème crucial de la désertification médicale.

  1. Agir pour un dynamisme économique, social, et durable en favorisant des solutions innovantes et pérennes ;

Issu et vivant la ruralité du quotidien, je suis convaincu qu'elle détient des clés face aux défis auxquels notre siècle nous confronte ; convaincu qu'elle permet, par son échelle de proximité, de favoriser des modèles économiques efficaces et durables, tout en étant un formidable outil de lien social et de solidarité. Oui, je défendrai cette vision à l'Assemblée Nationale.

  1. Faire respecter la commune au sein des établissements de coopération intercommunale et assurer une représentation équitable ;

L'enjeu de la coopération intercommunale est majeur. C'est l'échelon le plus jeune de notre système démocratique.

Je constate souvent, sur le terrain, que cette coopération se passe bien dans les territoires où elle a été co-construite, mais s'avère plus délicate à construire là où elle a été peu ou proue imposée : de fait, pour coopérer, il faut s'entendre.

L'enjeu n'est pas lié à l'appartenance politique, il est lié à la réalité d'un territoire communautaire, à l'équilibre rural/urbain quand il se pose, à des réalités différentes au sein d'une échelle de coopération très large... Dès lors, ce principe de coopération ne fonctionne que si chacun se sent représenté, associé, pris en compte. La loi doit bien sûr le permettre ; au-delà, c'est aussi, j'en suis persuadé, un enjeu humain entre les mains des femmes et des hommes amenés à coopérer ensemble.

  1. Limiter le cumul des mandats et défendre un statut sécurisant et valorisant pour les élus afin de permettre l’engagement de tous ; favoriser la parité dans les conseils municipaux et communautaires.

Le non-cumul des mandats existe déjà aujourd'hui ; je ne pense pas qu'il doive être remis en cause.

Élu Député, il me sera un crève-coeur de renoncer à mon écharpe de Maire ; mais le Maire est d'abord l'archétype de l'élu de proximité, que l'on ne peut incarner en passant trois jours par semaine dans la capitale. Cela sera aussi l'occasion, je l'espère, à quelqu'un au sein de mon équipe municipale de pouvoir porter, à sa façon, la poursuite de notre travail commun depuis de longues années, tout en insufflant une vision nouvelle.

Notre démocratie est malade, la tenue et le contexte de ces élections en sont un symptôme clair : limiter le cumul des mandats, c'est aussi permettre à plus de citoyennes et citoyens de s'investir, et donc aux équipes d'élus d'être plus ouvertes, plus représentatives. C'est valable en particulier pour l'égalité homme-femme, qui progresse, mais pour laquelle un long chemin reste à parcourir, dans l'ensemble des échelons décisionnels de la France notamment où les femmes restent insuffisamment représentées. Des évolutions législatives sont sans doute encore nécessaires ; au-delà, c'est un système de pensée sociétal dont il est urgent d'accélérer l'évolution.

Enfin, le sacerdoce que représente un engagement électif aujourd'hui doit être mieux reconnu et valorisé. Les élus locaux doivent aussi être mieux protégés face à une société de plus en plus violente. Il y a un vrai sujet sur le statut des secrétaires de Mairie, qui doit être revalorisé et plus attractif : parce que ce sont les atouts les plus précieux au quotidien pour les élus. J'ai connaissance de travaux déjà en cours au parlement sur ce sujet, et je défendrai avec force les initiatives pertinentes en ce sens.